Written by Noémie Moukanda
À l’aube des élections, les Etats membres de l’Union européenne essaient tant bien que mal de s’identifier, de se repositionner par à rapport à l’Europe.
Du 4 au 7 juin 2009, les 375 millions de citoyens des 27 Etats qui constituent l’Union européenne seront appelés aux urnes pour élire les représentants qui s’exprimeront en leur nom au parlement européen. Les campagnes battent leur plein, chaque parti essaie de séduire l’électorat. Toutefois, le printemps électoral n’empêche pas certains Etats membres à radicaliser leur position politique dans des matières pourtant sensibles.
Un vote européen qui sanctionne souvent le gouvernement national
L’Italie vient de durcir sa législation contre l’immigration clandestine. L’élargissement de l’Union, en 2004, à 10 nouveaux membres, a ouvert des frontières qui ne sont cependant pas accessibles à tous. En effet, les députés italiens, poussés par l’extrême droite, ont ratifié une loi qui punit tout délit d’immigration clandestine d’une amende salée de quelques milliers d’euros. Des mesures que la gauche et les associations de défense des immigrés qualifient de liberticides. La controverse concerne notamment cette possibilité donnée aux citoyens « d’effectuer des rondes pour signaler des atteintes à l’ordre public ».
Du côté du Danemark, l’heure n’est toujours pas à l’Euro. Les Danois se montrent hostiles à tout renforcement de leur intégration dans l’Union, et leur euroscepticisme semble de plus en plus prononcé selon un sondage de l’institut Ramboll. La population danoise n’accorderait que peu son soutien à la défense européenne, à la politique judiciaire et policière.
En Espagne, le gouvernement s’est opposé aux milieux conservateurs en soumettant un projet de loi sur l’assouplissement des conditions de recours à l’avortement. Ce projet reconnaît la pratique libre d’interruption de grossesse, « jusqu’à la quatorzième semaine, dès l’âge de seize ans, sans accord des parents ». La ministre chargée de l’Egalité, a souligné que « l’interruption de grossesse pourra être pratiquée dans les hôpitaux publics, de manière libre et gratuite ».
Un changement significatif de politique car l’avortement n’est autorisé, en Espagne, qu’en cas de viol dans un délai de douze semaines, de malformation du fœtus et en cas de « danger physique ou psychologique » pour la mère.
Les sujets sensibles sont nombreux et dépendent des pays. En Grande-Bretagne, le scandale des notes de frais des élus vient polluer la campagne, alors que le parti travailliste part perdant selon un sondage préélectoral. Un de ses élus a été récemment suspendu par le premier ministre, Gordon Brown. Celui-ci a par ailleurs réclamé une refonte profonde du système politique afin d’enrayer ce scandale qui ébranle l’ensemble des familles politiques britanniques.
Un échantillon non représentatif du paysage européen certes, mais bien révélateur du climat dans lequel se dérouleront les élections législatives. D’autant que les sondages annoncent un taux d’absentéisme fidèle aux scrutins précédents. En outre, les élections européennes ont souvent été l’occasion, pour les électeurs, de sanctionner les gouvernements nationaux en place.
Au-delà de la crise identitaire, la nouvelle législature devra asseoir des politiques concrètes concernant la crise économique, la ratification du traité de Lisbonne, la négociation sur le climat en vue de la conférence de Copenhague et le lancement d’une réelle politique européenne sur l’énergie. Autant de tâches à accomplir, de nouveaux défis à relever si l’Union veut exister en tant qu’acteur politique global.
Source : Belga, Euronews, Europa