Written by Noémie Moukanda
L’approvisionnement du gaz par la russie vers les pays européen a repris le 20 janvier dernier après plusieurs semaines de blocage. En effet, le début de l’an neuf a été entre autres marqué par une crise gazière entre Moscou et Kiev. La Russie accusant l’Ukraine de voler du gaz russe transitant par ses gazoducs.
Une crise qui a laissé le président de la Commission européenne très amer. José Manuel Barroso a déclaré « avoir été déçu de la manière dont les dirigeants de ces deux pays ont négocié ». Il a ajouté que c’est bien « la première fois de sa vie qu’il voit des accords n’être suivis d’aucun effet ». Cet épisode doit rappeler, selon le président de l’exécutif européen, que l’Europe doit oeuvrer à sa sécurité énergétique, en diversifiant notamment ses sources et voies d’approvisionnement.
Car, ces dernières semaines ont davantage souligné la dépendance de l’Europe occidentale au gaz russe. Il a suffi que la Russie coupe les vannes à l’Ukraine, premier pays de transit du gaz, pour que plusieurs pays européens en ressentent les conséquences. Grèce, Turquie, Bulgarie, Macédoine et autres ont vu leur livraison de gaz russe tout simplement interrompue.
Une affaire de longue date
mais quelles sont les raisons d’un tel conflit gazier entre Moscou et Kiev ? Pour y voir plus clair, il faut remonter à l’implosion de l’Union des Républiques Soviétiques Socialistes (URSS). Depuis lors, la Russie a conservé la production de gaz et fournit l’Ukraine selon des prix de marché intérieur. Toutefois, ayant connu une transition plus difficile, Kiev ne parvenait pas à s’acquitter de ses factures malgré des tarifs bas. L’Etat ukrainien s’est donc endetté auprès de son fournisseur.
Depuis quelques années, Gasprom, compagnie de l’Etat russe et premier exportateur de gaz au mondial, réclame son dû. Bien que l’Ukraine soit productrice des gazoducs et assure le transit du gaz, la Russie reste fournisseur de la matière énergétique. Et si le conflit entre les deux pays est récurrent, c’est tout simplement parce que les tarifs sont renégociés d’année en année, à l’inverse de l’Europe qui a pour habitude de conclure des contrats de plus longue durée prenant en compte les variations de prix.
Une histoire qui finit bien mais qui ne règle pas tous les points de désaccord
ces différends qui opposent l’Ukraine à la Russie ont pour conséquence de réduire la fourniture en gaz russe vers les pays européens, voire un non-approvisionnement. La réouverture des vannes et la circulation progressive du gaz ne semblent pas apaiser les esprits. Ces trois semaines de crise ont entaché quelque peu les relations entre la Russie et l’Europe.
L’accord conclu entre Moscou et Kiev a permis la reprise des livraisons, cependant il contient plusieurs points flottants. Des renégociations futures ne sont donc pas à exclure.