Le mois de février est désigné depuis plusieurs années maintenant « Le mois de l’histoire des Noirs ». Le thème retenu pour cette année est « Imaginez un nouveau monde » afin que le public découvre l’art, l’histoire et la culture des communautés noires partout.
On connaît encore peu l’importance que les Noirs ont joué dans notre histoire nationale. On sait qu’il y avait un interprète noir qui accompagnait Samuel de Champlain lors de son voyage de 1605. Il s’appelait Mathieu da Costa.
Un côté très malheureux de l’histoire des Noirs est l’esclavage. Si on sait que le premier navire d’esclaves africains à se rendre en Amérique du Nord britannique arrive à Jamestown en 1619, on ignore généralement qu’il y avait des esclaves noirs en Nouvelle-France, puis plus tard sous le régime britannique. Le premier esclave africain à habiter au Canada fut un garçon de six ans, propriété de Sir David Kirke, qui fut vendu à plusieurs reprises et acheté par le Père Paul Le Jeune qui fit en sorte qu’il fut baptisé dans la religion catholique sous le nom d’Olivier Le Jeune. Au printemps 1734, Marie Joseph Angélique est soupçonnée d’avoir mis le feu à la maison de son propriétaire, feu qui entraîna la perte d’une cinquantaine d’autres maisons : on la tortura et on la soumit à la pendaison.
Il faudra attendre le 28 août 1833 pour que le Parlement britannique abolisse l’esclavage, loi qui entra en vigueur le 1er août 1834. Les difficultés pour les Noirs au Canada ne s’arrêtèrent pas là et on pourrait consacrer beaucoup de livres à leur saga jusqu’au XXe siècle. L’Institut Historica Dominion a un site intéressant sur Internet justement sur l’histoire des Noirs au Canada et je vous invite à le consulter comme point de départ pour de l’information. On y retrouve des portraits, une chronologie, un espace pédagogique, une liste d’événements et un secteur sur les arts et la culture.
En Saskatchewan contemporaine, il y eu un épisode plus ou moins bien réussi près de Maidstone. Aujourd’hui, c’est l’immigration qui est devenu représentative des Noirs, particulièrement dans la Communauté fransaskoise. Il s’agit d’un phénomène relativement récent, datant de la fin des années quatre-vingt dix. Il n’y a pas si longtemps, rencontrer un Noir et qui de plus parlait français était très rare en Saskatchewan. Aujourd’hui, il s’agit de circuler dans nos organismes fransaskois ou de participer aux activités de la communauté pour voir qu’ils sont présents. Il existe même la CAFS, la Communauté des africains francophones de la Saskatchewan.
Il est intéressant aussi de constater qu’un forum sur l’immigration avait aussi lieu les 3 et 4 février 2012 à Regina pour réfléchir sur les meilleures façons d’accueillir les immigrants dont un grand nombre sont des Noirs venant d’Afrique et surtout de les retenir ici dans nos communautés. Les immigrants font partie du futur qui est déjà le présent de la Communauté fransaskoise et ces immigrants, comme dit plus haut, incluent aussi les Noirs dont beaucoup viennent d’Afrique mais plusieurs aussi nous viennent des Antilles et d’autres parties du monde.
Le mois de l’Histoire des Noirs est une belle occasion pour nous sensibiliser à leur réalité et surtout à apprendre à les accueillir à bras ouverts, avec toute notre humanité et surtout toute leur humanité!
Michel Vézina, Éditorial 9 février 2012, L’Eau Vive