Par Noémie Moukanda The Afro News Europe
La ville de L’Aquila a été le plateau, du 8 au 10 juillet 2009, d’un sommet du G8 mitigé et plein de promesses. Au menu, le redressement économique, le climat, la lutte contre la prolifération nucléaire et la pauvreté, en Afrique particulièrement.Les pays riches (G8) et les pays émergents sont parvenus à un consensus, qu’ils doivent cependant concrétiser, en matière de réchauffement climatique. Ils sont également tombés d’accord sur plusieurs principes économiques dans la bataille qui doit sortir le monde de la plus grave récession depuis près d’un siècle. Des avancées saluées par le président américain, Barack Obama, bien que décriées par d’autres.
En effet, les représentants du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) rejoints par cinq Etats émergents (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique) et d’autres pays (Australie, Indonésie, Corée du Sud) ont plutôt tablé leurs efforts à l’horizon 2050, espérant ainsi réduire de 50 % les émissions mondiales de gaz à effet de serre. À ce sujet, plusieurs critiques se sont fait entendre car les interlocuteurs n’ont présenté aucun plan à moyen terme. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et le responsable brésilien des négociations climatiques ont tous deux déploré cette échéance, sans objectif intermédiaire en 2020.
La quarantaine de pays présents en Italie se sont engagés à respecter les lois économiques, dont l’ouverture des marchés afin d’inciter la reprise économique durable. En outre, ils ont émis la volonté de conclure, en 2010, les négociations de Doha sur la libéralisation du commerce international selon une déclaration commune adoptée lors de la deuxième journée du sommet. Ces négociations, initiées en 2001, avaient pour objectif le développement de ce qui était le Tiers-Monde. Le sommet a amené les différents Etats à avancer de conserve pour éviter les dévaluations compétitives de leurs devises et de privilégier un système monétaire international stable. Par contre, la requête chinoise de discussion sur une nouvelle monnaie de réserve internationale en lieu et place du dollar n’a pas été introduite dans la déclaration.
La faim justifie les moyens
Le dernier jour du sommet a été consacré à l’aide aux pays pauvres. Le G8 a réitéré ses promesses de 2005 d’augmenter annuellement son aide à l’Afrique d’ici 2010 de plus de 26 milliards de dollars. Lors du sommet d’Ecosse, les pays riches s’étaient en effet engagés à consacrer d’ici 2015 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) en soutien aux plus démunis. Cependant, le bilan actuel est loin du compte.
Toutefois, les dirigeants du sommet se sont félicités des engagements pris en vue « d’assurer le développement durable de l’agriculture tout en restant déterminés à apporter une aide alimentaire d’urgence adéquate ». Ils ont aussi évoqué une aide infrastructurelle pour un meilleur accès à l’eau. Ces engagements visent à multiplier les investissements afin d’intensifier la production agricole dans les pays en voie de développement, ont-ils déclaré. Ils ont également établi le constat suivant : « L’effet conjugué d’un sous-investissement de longue date dans l’agriculture et de la sécurité alimentaire, de l’évolution des prix et de la crise économique a entraîné une aggravation de la faim et de la pauvreté dans les pays en développement (…) Le nombre de personnes souffrant de la faim et de la pauvreté dépasse le milliard». La France et les Etats-Unis ont promis d’apporter respectivement une aide de 1,5 milliard d’euros et de 3,5 milliards de dollars.
Mais au-delà de ces engagements non respectés, les pays africains sont préoccupés par le souhait du G8 d’imposer une approche plus globale de l’aide publique au développement.
Le club fermé de ces pays les plus industrialisés pourrait avoir vécu son dernier sommet du genre suite à l’appel du président américain de l’ouvrir aux pays émergents.