Written by Noémie Moukanda
Après 43 ans d’absence dans l’Otan, la France a officialisé, le 17 mars dernier, un retour dans l’Organisation. En 1966, le général De Gaulle avait pris la décision de retirer l’Hexagone d’une alliance qu’il estimait trop américaine, toutefois en prenant soin de ne pas perdre tout contact avec celle-ci.
Cette réintégration n’altérera en rien le statut « d’insoumise » de la République face aux Etats-Unis assurait le premier ministre français, François Fillon. Par cette décision, Nicolas Sarkozy a voulu ajuster les choses. En outre, l’indépendance de la France ne se verra pas entachée. Ce retour porte également le pari du développement d’une Europe de la Défense.
Une semaine plutôt, le président français, Nicolas Sarkozy, soulignait que cette démarche visait une codirection de l’Alliance et non à subir des politiques définies par d’autres pays. De surcroît, la France pourrait « peser de tout son poids » dans cette nouvelle refonte de l’Otan lors du sommet de Strasbourg – France – et de Kehl – Allemagne – les 3 et 4 avril prochains.
François Fillon a en effet précisé que l’Etat français, influerait sur « la définition des stratégies et la conduite des opérations », mais qu’elle défendrait également sa vision « d’une alliance militaire qui ne soit pas une sorte de fer de lance occidental agissant partout et sur tout ».
Un autre des arguments avancés par le gouvernement français pour justifier ce retour est que la République va y gagner en influence, ce à quoi l’opposition socialiste n’y croit guère. Lionel Jospin, ancien premier ministre socialiste, pense plutôt que « cela va banaliser la France dans le monde occidental ». Et le député socialiste Laurent Fabius de rajouter que « les commandements qu’on nous promet son mineurs » et la décision du président Sarkozy est « une rupture du consensus national ».
Bien entendu, les Etats-Unis et nombre de pays européens ont salué cette réintégration ainsi que celle de quelques 900 militaires français dans l’Alliance sur les prochaines trois ou quatre années. Aux députés, opposants y compris, François Fillon a déclaré : « La France alliée mais pas vassale, fidèle mais insoumise, toujours fraternelle mais jamais subordonnée. Voilà la nature de notre relation avec l’Amérique. » Il a également rappelé que l’Otan n’était plus celle de 1966.
Cette initiative n’est que la suite logique du cheminement entrepris par Nicolas Sarkozy en vue d’une meilleure coopération entre la France et les Etats-Unis. L’on se souviendra de la question de la participation à la guerre en Iraq qui avait détérioré les relations entre les deux Etats.