Pas facile pour les médias que de porter un regard critique envers les Jeux Olympiques qui envahissent de plus en plus l’espace public du grand Vancouver. Pas facile non plus pour les médias que de jeter un regard similaire envers leur propre rôle lorsque tant d’argent et d’espoir sont en cause. Les médias officiels déjà en crise dépendent en effet plus que jamais du financement des gros commanditaires. Et ces derniers se posent déjà d’aussi grosses questions en ne se présentant pas tel que prévus par les grands manitous financiers. La population s’inquiétait déjà en février 2009 des “retombées” de l’après-Olympique selon un sondage Décima. Ne faut-il donc pas plutôt rassurer pour accéder à ce financement?
Imaginez donc un journal qui aurait osé publier lors de la ruée du Klondike que les seuls qui s’enrichiront seront les fournisseurs de pics, de pelles et de passoires. Et que la majorité des “prospecteurs” se retrouveront dans un pire état une fois l’hystérie collective passée. Tout cela malgré l’analphabétisme (médiatique) et l’absence de préoccupations environnementales. a misère gît à l’arrière-fonds de la crise économique ainsi que l’espoir de s’en sortir grâce à ceux qui font rêver.
La ruée vers l’or de février prochain n’échappera vraisemblablement pas au phénomène de masse. L’exemple de la francophonie et de ses médias institutionnels vient alors en tête pour cette rubrique. L’argent, les aspirations et la crise médiatique sont tout autant au rendez-vous et possiblement encore plus vulnérable dans le vase clos de la francophonie en milieu minoritaire.
Maurice Cardinal, blogueur activiste postulait en début d’été sur le billet Vancouver Change Camp – Where Web 2.0 Meets Politics: (OlyBlog) “…average people in our 2010 Olympic Host region have a unique and incredible opportunity to bring issues that harm our community to the world stage, and force not only the IOC to manage their business more ethically and treat Olympic Host regions with more respect, but to also allow frustrated government employees an opportunity to speak out and make radical change in how we govern ourselves.”
Et Kally Lasn d’Adbusters opinait la semaine dernière sur le nouveau média du Tyee que notre environnement mental est de plus en plus menacé à en juger par les taux croissants de dépression et de maladie mentale. La campagne Média Carta de l’organisme médiatique sollicite depuis plusieurs années le grand nettoyage de cet environnement mental, au même titre que l’état de notre environnement physique le nécessite. Cet environnement sera certes mis au défi en vue des prochains Jeux Olympiques.
Saurons-nous répondre au défi soulevé dans notre environnement médiatique francophone composé de médias institutionnels, communautaires et sociaux (citoyens)? Quel beau défi à relever! Votre soutien de lecteur, de commanditaire et de participant actif est plus vital que jamais. Et on peut toujours rêver à tout le moins.