La fondation du village de Kambole remonte entre le 16e et le 17e siecle. Originaire du Nigeria, le fondateur, Odin Amaoun est venu dfIle Ife (Ile Ifan en langue Yorouba), ville dforigine de la langue Anago.
Descendant dfOdoudouwa (grand marabout dforigine arabe), Odin Amaoun fut un chasseur repute, dfou son nom : Odin Amaoun, c’est]a]dire, á le chasseur qufon connait â en langue Yorouba.
Pour des raisons dfinsecurite sociale, Odin Amaoun quitta Ile Ife et apres plusieurs escales (Idjiho au Nigeria, Save et Igbomakoh au Dahomey (actuel Benin) en longeant le fleuve Ofe (actuel Oueme)), il arriva a Katankou ou il installa son premier campement avec sa suite. Lors dfune partie de chasse vers le sud de Katankou, zone forestiere, il decouvrit une clairiere ou il installa un site de passage, baptisee plus tard á Guenguele â, ce qui signifie á Colline â en Yorouba.
Il laissa son aide chasseur et descendit le long dfune riviere vers un abreuvoir sauvage appele Kpokpo Yaa, qui a pour source Guenguele. Il y apercu un troupeau dfelephants entrain de sfabreuver. Le fusil qufil avait charge etait prevu pour les petits gibiers dans lfintention de tuer juste pour faire le repas du soir. En desespoir de cause, il tira quand meme et sfapercu qufil avait tue un parmi eux. Tout heureux, il coupa sa queue et remonta la riviere pour retrouver sa suite. A son 1
arrivee, son aide chasseur voulu savoir ce qufil avait tue. Il brandit la queue de lfelephant. Lfaide chasseur fit remarquer que le gibier etait trop grand pour la soupe du soir. Odin Amaoun retourna le long dfune autre riviere du nom de á Obo NfKpokou â, aujourdfhui appele á Atan Idje â (retenue dfeau (Atan) ou pousse une plante aquatique qui sert de porte fleche (Idje)). La, il apercu des buffles et tua un dont il extrait les boyaux pour leur repas du soir. Le jour suivant, il retourna vers son campement a Katankou ou il raconta son aventure a son frere Olou Adjifo. Sur recommandation de son frere, ils inviterent la communaute Lofoi pour les aider a dissequer le butin.
Par la suite, Odin Amaoun manifesta a son frere son intention de sfinstaller dans la zone qufil venait de decouvrir (Guenguele). Ce dernier le conseilla alors dfy apporter un couple de volaille (un coq et une poule) pour tester lfhabitabilite du lieu. Mais avant de laisser les volailles sur le lieu, il implora les Dieux du milieu en ces termes : á Si ce lieu est habitable, que cette poule procree, sinon que je decouvre les restes â. De retour a Katankou, il entreprit un voyage vers la cote de lfor (Ghana) pour la vente df lfivoire. Il fit escale aux abords dfAnyigan et y entra seul pour une visite de reconnaissance. Il sfinstalla alors sous un arbre derriere la maison dfun chasseur qufil connaitra plus tard. En effet, paraissant suspect et effrayant, les enfants du village alerterent leur parent. Ce dernier qui nfest autre qufOdin Agoue, par un signe particulier, reconnu qufOdin Amaoun 2
etait aussi un chasseur. Il lfinvita alors et leur accorda lfhospitalite durant leur sejour a Anyigan. Dans leur discussion, Odin Agoue a fait comprendre a son hote qufil nfetait pas a lfaise dans sa zone de residence actuelle et qufil serait heureux de cohabiter avec lui sfil sfavere qufil trouve un site plus hospitalier. Odin Amaoun promit lui donner une reponse a son retour puis continua son voyage vers le Ghana. Plus loin, il rencontra les Ashanti (Adobia, Takete et Awoyo), fuyant les guerres. Il leur promis une aide a son retour.
Comme promis, il retrouva les ashanti la ou il les avait laisse et les conduisit a Alibi afin de venir avertir son frere et organiser ensuite leur installation.
A katankou, il fit part de ses rencontres a son frere. Olou Adjifo le rappela dfaller verifier sa volaille sur le site de Guenguele. Arrive la, il frappa du bois sec pour certains ou remua une gourde contenant du sorgho pour dfautres afin de faire sortir les poules. Celles]ci sortirent avec en plus neuf poussins. Dfou les neuf futurs quartiers du village. Il conclu alors que la zone etait hospitaliere et alla annoncer la nouvelle a son frere. Ils revinrent ensuite construire les premieres huttes (abehema en langue Yorouba) a cote de lfactuel site du fetiche á Boukou Lossoumahe â. Il donna alors le nom á Aboliya â a son hameau, ce qui signifie : áNous sommes delivres de la souffrance â.
Quelques temps apres, il envoya une delegation chercher son ami Odin Agoue dfAniyagan. Celui]ci lui repondit qufil lui etait 34 impossible de venir car ayant perdu sa femme. Odin Amaoun decida alors de lui donne sa fille en mariage et renvoie le chercher une seconde fois. Odin Agoue demanda un temps pour rassembler ses affaires. Il a fallu une troisieme delegation pour conduire Odin Agoue a Aboliya, aujourdfhui Kambole dfou le surnom donne a cette communaute de á Amouyanwa â c’est]a]dire á on les a fait venir â. Il les installa aux pieds de la colline de Guenguele, actuel quartier Djobore. Comme convenu, Odin Amaoun donna sa fille en mariage a Odin Agoue. Dfou le lien de parente qui unit les deux communautes (Atafa et Bonou).
Il est à noté que l’ordre d’arrivée des communautés diffère d’un récit à l’autres. Il s’agit entre autre :
-
Bonou (Djoboré, Adja);
-
Lôfôï (Kpamassaro);
-
Ashanti (Adobia, Awoyo, Takété) ;
-
Saabi (Adobia) ;
-
Kala (Kala) ;
-
Assocication ODIN AMAOU
-
Etienne K. ABALO
- 03 BP: 30974 Tél. +228 915.48.86/903.92.04 Lomé – TOGO