… avec quelques bémols
Re: https://onfr.tfo.org/un-journal-bilingue-siphonne-des-fonds-publics-tout-en-volant-du-contenu/ et https://onfr.tfo.org/journal-plagiaire-enquete-ouverte-les-gouvernements-pointes-du-doigt/
Kudo à TFO ONFR+ pour être le tout premier média canadien à enfin couvrir un petit joueur média qui occupe notre espace public britanno-colombien depuis plus d’une trentaine d’années. Cela malgré l’évitement des médias vancouvérois à nous informer adéquatement sur une telle persévérance, avec même une envergure pancanadienne! Bien que tout le monde dans le milieu en parlait, l’Express du Pacifique de jadis, La Source/The Source et le diffuseur public (ICI et CBC) l’ont tous “échappé”, tout comme tous les autres médias grand public. Qu’un média franco-ontarien ne l’échappe plus dans sa veille média mériterait d’être mieux reconnu. Particulièrement en absence de suivis de nos médias vancouvérois après la primeur.
Bien sûr, le petit entrepreneur a pris des raccourcis facilement reprochables alors que d’autres joueurs ayant mieux suivi les règles ont dû fermer boutique. La qualité du journal papier s’était néanmoins améliorée au fil des années, par sa couverture de l’éducation, les langues officielles et la nouvelle immigration, parmi autres. Ces sujets importants d’affaires publiques étaient autrement laissés pour compte, en l’absence de tout autre média communautaire dans une grande métropole canadienne depuis le fermeture de l’Express en 2011. Soit, le fin renard n’imprimait vraisemblablement pas le nombre de copies spécifié dans le contrat des agences de commandites gouvernementales. Notons ici que les copies papier étaient de moins en moins lues, de toutes façons. Oui l’entrepreneur reprenait souvent des contenus sans citer les sources, mais le diffuseur public le fait impunément avec tellement plus de moyens, depuis fort longtemps avec ceux de Postmedia et du Vancouver Sun entre autres.
J’aurais préféré que l’entrepreneur nouveau canadien installé ici depuis longtemps soit présenté comme agrégateur papier ayant été capable de développer une certaine offre de journal communautaire, malgré la crise de financement des médias. On aurait pu mieux mettre en perspective les «vols de contenus» et le “siphonnage de fonds publics” en nous rappelant que l’énorme aggrégateur-web Facebook ne finance pas non plus ceux qui rédigent des contenus, emploie peu de Canadiens et ne paie pas de taxe. Les agrégations web sans financement du contenu sont d’ailleurs devenues monnaie courante. Cela alors que ceux qui sont supposés veiller au grain sont bonifiés et dorment à l’ouvrage.
Une petite équipe s’affairait malgré tout à la production du journal depuis longtemps. Des occasions de travail contractuel étaient offertes à des nouveaux canadiens. Une expérience canadienne de travail pouvait être ajoutée au résumé, menant parfois à un travail à ICI. Pas si différent dans le fonds que ce que la Source – ou « Forum de la Diversité » journal principalement papier permet. Ou encore The African News ayant tenu à bout de bras cette Rubrique Française, une parution papier et l’émission La Palabre sur Fairchild Radio. En outre, d’importants contenus britanno-colombiens déjà financés publiquement y étaient promus.
Les boîtes à journaux bilingues de Nouvelles Communautaires/Community Digest qui ont occupé le paysage vancouvérois pendant longtemps ont disparu depuis plus d’un an. Le financement de journal papier s’est effondré. Le site web affichant les dernières versions “pdf” gît dorénavant abandonné. Un important collaborateur du journal qui s’y était longuement dévoué disparaissait récemment, suite à une longue maladie. La triste saga de Nouvelles Communautaires/Community Digest a bel et bien pris fin, si cela en réconforte quelques uns. La disparition du dernier journal communautaire de Vancouver aurait toutefois pu être tellement mieux rapportée et regrettée. Peut-on maintenant espérer un meilleur post-mortem et une réflexion mieux éclairée sur la crise de nos médias? Enfin, merci au petit entrepreneur pour avoir osé occuper notre espace public bilingue et multiculturel vancouvérois et canadien, malgré la chasse gardée moribonde qui y sévit.
RIP Nouvelles Communautaires/Community Digest 1983-2019
Réjean Beaulieu, Vancouver