“Affaires Publiques”: pour qui et pourquoi couvrir?
Les vidéos d’animaux domestiques suscitent beaucoup d’intérêt sur les médias sociaux. Le matériel est généralement inoffensif, pour ne pas dire “léger”, parfois mignon, souvent drôle et disons “rassembleur”. L’intérêt pour les rapports chat-chien y est notable. Personnifications s’y pratiquent, des thèmes universels sont repris, des “classiques” en devenir? Pas de polémique, pas de violence, ni de conséquence en “versions courtes”, une belle évasion des lourdeurs de l’actualité ou de la vie. Ces vidéos rejoignent malgré la surabondance de contenus sollicitant constamment l’attention de gens trop occupés: rediffusion dans les réseaux personnels, commentaires, échanges et parfois même créations personnelles s’en suivent!
Je me suis récemment laissé prendre par Henri le Chat Noir, un phénomène viral Internet suscitant plus de 10 millions de cliques à travers une série de courtes vidéos diffusées sur YouTube. Au point de moi-même refiler dans mes réseaux personnels, de communiquer avec non seulement son créateur Will Braden, mais Henri “dear great leader” en personne “chat” et de retweeter (RT) quelques perles en français (RTf). Au point de maintenant entreprendre une nouvelle chronique média inspirée du félin philosophe.
Henri est un chat domestique gâté par la vie: bien nourri, logé, reposé, soigné, chéri sinon adoré, il est gras-dur mais ne le réalise pas. Henri préfère se désoler de “l’imbécile blanc”, un chat avec qui il doit cohabiter. Il s’exprime verbalement dans des scénettes “film noir” utilisant un français correct de francophile, sous-titré anglais avec Satie pour musique de fond. Il cite Camus ou Sartre, et réfléchit beaucoup. Henri tweet quotidiennement en anglais, e.g. “My thumbs are not opposable, yet I oppose everything.” Son anxiété et délire séduisent, possiblement guérissent les fans de leurs propres bibittes. Comment expliquer autrement le succès? Le célèbre critique Roger Ebert louangeait: “The best internet cat video ever made.” De grands réseaux américains et européens ont suivi. Googlez le simple mot “Henri” pour apprécier l’emprunte numérique. Produits dérivés, annonceurs, marchandise, livre, partenariats, tout le tralala. On penserait que cette production de Seattle aurait été d’intérêt pour des gens partageant des mois de grisaille à quelques centaines de kilomètres au nord dans notre grande métropole canadienne. Une promotion inusitée du français avec tant de traction aurait du mériter l’attention dans un pays de dualité linguistique, dit-on. Ironie oblige, Braden n’est pas nécessairement capable de soutenir un entretien en français, ai-je découvert. Mais non, rien, le contact pourtant bien refilé. N’en ajoutons pas, Henri connait bien l’imbécile blanc.
D’autre part, ici et ailleurs pendant ce temps, un fait divers retenait l’attention localement des deux côtés linguistiques du réseau, au point même de faire l’objet de couverture de Médium Large, un magazine média apparemment pan-canadien en partance de Montréal. Un suivi de vidéo montrait le client d’un bar de Dawson City avaler un orteil humain utilisé dans le cocktail “Sourtoe” pour vendre de la boisson, une culture locale possiblement d’intérêt. Disons que l’engouement n’a pas été viral. Pas plus, durant la même période, sur une nouvelle de bruits insolites dans une petite ville du nord de la Colombie-Britannique, ou un appel « Allo-Police » en provenance d’une banlieue de Vancouver.
Les vieux routiers du métier de journaliste parlent avec nostalgie de “chiens écrasés” pour désigner la couverture de faits divers utilisés pour remplir la page ou le temps d’antenne lorsqu’il y a peu de nouvelles. Les jeunes journalistes y étaient jadis assignés et pouvaient être évalués pour suivre aveuglement les commandes du patron, se former le caractère et s’enrégimenter à la culture du média. Certains s’en démarquaient apparemment remarquablement…
Hmmm. Peut-on se demander en terminant pour qui et pourquoi donc couvrir les affaires dites publiques à la lumière du succès viral de Henri le Chat Noir et de l’oubli délibéré de l’étrange cocktail? Choix de pupitre étranges, voyons voir ce qu’il en adviendra.
“La crème fouettée dans la salle de bain n’est *pas* de la crème fouettée” Henri le Chat Noir
Chronique Média #VoyonsVoir! – Henri Le Chat Noir Ou L’aval Délibéré De L’orteil Du Cocktail
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“Affaires Publiques”: pour qui et pourquoi couvrir?
Les vidéos d’animaux domestiques suscitent beaucoup d’intérêt sur les médias sociaux. Le matériel est généralement inoffensif, pour ne pas dire “léger”, parfois mignon, souvent drôle et disons “rassembleur”. L’intérêt pour les rapports chat-chien y est notable. Personnifications s’y pratiquent, des thèmes universels sont repris, des “classiques” en devenir? Pas de polémique, pas de violence, ni de conséquence en “versions courtes”, une belle évasion des lourdeurs de l’actualité ou de la vie. Ces vidéos rejoignent malgré la surabondance de contenus sollicitant constamment l’attention de gens trop occupés: rediffusion dans les réseaux personnels, commentaires, échanges et parfois même créations personnelles s’en suivent!
Je me suis récemment laissé prendre par Henri le Chat Noir, un phénomène viral Internet suscitant plus de 10 millions de cliques à travers une série de courtes vidéos diffusées sur YouTube. Au point de moi-même refiler dans mes réseaux personnels, de communiquer avec non seulement son créateur Will Braden, mais Henri “dear great leader” en personne “chat” et de retweeter (RT) quelques perles en français (RTf). Au point de maintenant entreprendre une nouvelle chronique média inspirée du félin philosophe.
Henri est un chat domestique gâté par la vie: bien nourri, logé, reposé, soigné, chéri sinon adoré, il est gras-dur mais ne le réalise pas. Henri préfère se désoler de “l’imbécile blanc”, un chat avec qui il doit cohabiter. Il s’exprime verbalement dans des scénettes “film noir” utilisant un français correct de francophile, sous-titré anglais avec Satie pour musique de fond. Il cite Camus ou Sartre, et réfléchit beaucoup. Henri tweet quotidiennement en anglais, e.g. “My thumbs are not opposable, yet I oppose everything.” Son anxiété et délire séduisent, possiblement guérissent les fans de leurs propres bibittes. Comment expliquer autrement le succès? Le célèbre critique Roger Ebert louangeait: “The best internet cat video ever made.” De grands réseaux américains et européens ont suivi. Googlez le simple mot “Henri” pour apprécier l’emprunte numérique. Produits dérivés, annonceurs, marchandise, livre, partenariats, tout le tralala. On penserait que cette production de Seattle aurait été d’intérêt pour des gens partageant des mois de grisaille à quelques centaines de kilomètres au nord dans notre grande métropole canadienne. Une promotion inusitée du français avec tant de traction aurait du mériter l’attention dans un pays de dualité linguistique, dit-on. Ironie oblige, Braden n’est pas nécessairement capable de soutenir un entretien en français, ai-je découvert. Mais non, rien, le contact pourtant bien refilé. N’en ajoutons pas, Henri connait bien l’imbécile blanc.
D’autre part, ici et ailleurs pendant ce temps, un fait divers retenait l’attention localement des deux côtés linguistiques du réseau, au point même de faire l’objet de couverture de Médium Large, un magazine média apparemment pan-canadien en partance de Montréal. Un suivi de vidéo montrait le client d’un bar de Dawson City avaler un orteil humain utilisé dans le cocktail “Sourtoe” pour vendre de la boisson, une culture locale possiblement d’intérêt. Disons que l’engouement n’a pas été viral. Pas plus, durant la même période, sur une nouvelle de bruits insolites dans une petite ville du nord de la Colombie-Britannique, ou un appel « Allo-Police » en provenance d’une banlieue de Vancouver.
Les vieux routiers du métier de journaliste parlent avec nostalgie de “chiens écrasés” pour désigner la couverture de faits divers utilisés pour remplir la page ou le temps d’antenne lorsqu’il y a peu de nouvelles. Les jeunes journalistes y étaient jadis assignés et pouvaient être évalués pour suivre aveuglement les commandes du patron, se former le caractère et s’enrégimenter à la culture du média. Certains s’en démarquaient apparemment remarquablement…
Hmmm. Peut-on se demander en terminant pour qui et pourquoi donc couvrir les affaires dites publiques à la lumière du succès viral de Henri le Chat Noir et de l’oubli délibéré de l’étrange cocktail? Choix de pupitre étranges, voyons voir ce qu’il en adviendra.
“La crème fouettée dans la salle de bain n’est *pas* de la crème fouettée” Henri le Chat Noir
Référence-web :
1) http://www.youtube.com/watch?v=IiYUzYozsAQ Henri 3, Le Vet
2) http://www.canidaepetfood.blogspot.ca/2013/08/book-review-existential-musings-of.html BookReview – The Existential Musings of an Angst-Filled Cat
3) http://www.radio-canada.ca/regions/colombie-britannique/2013/08/27/004-client-avale-orteil-humain.shtml Dawson City : un client avale délibérément l’orteil humain du cocktail Sourtoe
4) #VoyonsVoir! – Henri le Chat Noir ou l’aval délibéré de l’orteil du cocktail (Facebook)
5) #VoyonsVoir! – Proposition d’une chronique média (Facebook)
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