Written by Noémie Moukanda
Un 16 octobre qui dénonce avec virulence la situation alimentaire mondiale
Alarmant, le bilan de la famine dans le monde laisse pourtant aphones certains dirigeants, regrettent les organisations de lutte contre la famine et la pauvreté. Journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre dernier était l’occasion pour elles de monter sur la tribune pour dénoncer, une fois de plus, la catastrophe humanitaire qui s’abat sur l’Afrique et les autres continents.
Car, bien que les pays les plus touchés par la famine soient la Somalie, l’Ethiopie, le Niger, le Mozambique, la faim tue également en Asie, en Europe, et en Amérique. On recense 925 millions de personnes affamées cette année contre 848 millions en 2007, alors que l’aide alimentaire internationale a elle chuté à son niveau le plus bas depuis 40 ans. Pourtant, le PAM – programme alimentaire mondial – parlait en août d’un programme d’aide de 142 millions d’euros pour tenter d’enrayer cette crise.
Une crise financière qui éclipse l’alimentaire
La FAO, l’Agence de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, explique cette progression de la famine notamment par la crise provoquée par la flambée des prix des denrées alimentaires en 2007-2008. Elle et d’autres organisations concernées insistent dès lors sur la nécessité d’investir dans l’agriculture vivrière, négligée par les bailleurs de fonds ces dernières années au profit d’autres secteurs tels que la santé et l’éducation. Par ailleurs, les biocarburants ont privé le monde de 100 millions de tonnes de céréales. Ce qui aggrave la situation puisque la majeure partie de la population sous-alimentée provient des zones rurales où l’agriculture constitue la source principale de revenu.
Jacques Diouf, directeur général de la FAO, a déclaré, dans un communiqué de presse, que « le climat de grande incertitude qui règne désormais sur les marchés internationaux et la menace d’une récession mondiale pourraient inciter les pays au protectionnisme et à la révision de leurs engagements en matière d’aide internationale au développement ».
Que sont devenus les milliards de dollars que les pays industrialisés s’étaient engagés à investir dans le secteur agricole des pays en voie de développement ? La prise de conscience qui s’était opérée n’a pas suffi. Car aujourd’hui, avec la crise financière, ces mêmes pays ont délaissé la famine pour se concentrer sur leurs propres difficultés.